J'avais envie de parler de quelque chose qui me touche particulièrement: Répondre aux pleurs de nos enfants.
Ce discours entendu par tant de gens et même des professionnels de santé: "Il faut laisser bébé pleurer, ça lui fait les poumons"; ou encore : "Il faut aller voir bébé toutes les 5,10,15 min quand il pleure et surtout ne pas le porter, ce qui lui donnerait des mauvaises habitudes" m'a donné l'envie d'écrire sur le sujet des pleurs de l'enfant.
Tout d'abord, un bon nombre de psychanalystes démontrent que le bébé est totalement dépendant de son environnement et il suffit de l'observer . Il a besoin de l'adulte qui le soigne pour : manger, dormir, être réconforté etc. Je reviendrai sur le sommeil un peu plus tard car ça mérite aussi une petite mise au point.
Nous adultes avons le langage verbal pour nous exprimer lorsque nous ne nous sentons pas bien et nous avons appris à déceler les types d'émotions qui nous submergent avec l'expérience (style:colère, tristesse, joie, peur etc.). Au contraire, le jeune enfant, lui, a le langage non verbal pour s'exprimer. C'est pour cela qu'il pleure et pas seulement :les tensions corporels, les cris sont aussi des moyens de s'exprimer pour le bébé. Mon enfant par exemple, quand il a faim, s'exprime par des cris et son corps se raidi.
De plus, là où nous adultes savons contrôler nos émotions, les bébés, tous petits soient-ils, en sont SUBMERGES et ne savent pas réguler seuls leurs émotions négatifs.
Par exemple, la faim provoque chez eux une tension qui les submerge; le sommeil aussi. Pour décharger cette tension, ils pleurent, tapent etc.
Aucun pleure n'est anodin.
Bébé nous appelle à l'aide quand il pleure et si on n'intervient pas; cela sous -entend :"débrouille toi tout seul".
J. Bowlby (psychanalyste anglais du siècle dernier) parle de" signaux d'attachement". Ou comme dirait la pédopsychiatre Nicole Guédeney: "le bébé est biologiquement programmé pour rechercher une proximité d'une personne adulte lorsqu'il est en situation de détresse et d'alarme".Dans ce sens, laisserions- nous pleurer un adulte 10 ou 15 minutes sans intervenir?Je ne pense pas, on le réconforterait tout de suite, on le prendrait même dans nos bras. Mais on devrait être moins empathique avec un être plus petit et plus fragile qu'est le jeune enfant et le laisser se débrouiller tout seul face à sa détresse? N. Guedeney affirme que "Le bébé a besoin des adultes pour réguler sa tristesse, sa peur, sa colère." Cette régulation est liée à l'intéraction avec ses figures d'attachement."
Le jeune enfant a besoin d'empathie!
Quand au sommeil de l'enfant, J'entends parfois :"laisse le pleurer avant de dormir, il faut qu'il fasse ses nuits tout seul". Le bébé n'est pas un dormeur par nature (comme disait la pédagogue Maria Montessori"). J'ai beaucoup bercé mon bébé les premiers mois, car par la qualité du portage, le nourrisson se sent en sécurité pour s'endormir. Maintenant qu'il est plus grand, je m'adapte et lui crée un rituel en chantant une berceuse; c'est comme ça qu'il sait qu'il est heure de se coucher. Je reste près de lui jusqu'à se qu'il ferme les yeux. Bien sur, je fais en sorte au plus possible que les moments d'accompagnement au sommeil soient des instants privilégiés d'échanges affectifs.
On ne se débarrasse pas de l'enfant en le couchant. A ce moment des angoisses peuvent remonter, comme celui de la séparation où l'enfant se demande si ses parents seront toujours là à son réveil.. On doit comprendre que même si l'enfant est petit de taille, ses besoins, ses angoisses et émotions ne le sont pas, bien au contraire. Il a donc besoin d’être ACCOMPAGNE.
J'ai un enfant qui ose s'exprimer quand il ne se sent pas bien parce qu'il sait qu'il aura une réponse. Je mets des mots sur ses émotions pour l'aider à comprendre ce qui lui arrive et qu'il parvienne à en mettre à son tour un jour. Combien d'enfants se font une raison et n'osent plus demander, en devenant passifs et discrets? C'est à nous de nous poser les bonnes questions. Quels types d'enfants voulons nous dans notre société?
Donc, vraiment, répondons à nos enfants et donnons leur le bon exemple en répondant de manière continue à leurs besoins de sécurité affective qui est un besoin aussi important que ceux de manger, dormir.
Le besoins d'attachement de l'enfant (exprimé par des cris, des pleurs etc) lorsqu'il est cohérent, repétitif et empathique, envoie comme image à l'enfant qu'il est considéré et développe chez lui une bonne estime de soi.
N'hésitons pas à les prendre dans les bras et à les câliner. Personne ne prend de mauvaises habitudes à recevoir de l'amour. Au contraire," le bébé a besoin de s'attacher pour mieux se détacher, "comme disait J.Bowby.
Et comprenons qu'un bébé est un être fragile qui a besoin de nous pour être rassuré.
Je vous invite, pour aller plus loin dans la réflexion de voir la video de la pédopsychiatre N.Guedeney dont le lien est ci-dessous
http://apprendreaeduquer.fr/theorie-de-lattachement/